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Etudiants : même en pharmacie, « certains doivent renoncer à des soins »

étudiants pharmacie médicament

Le Président de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf), Numan Bahroun, réagit à la hausse des dépenses de 4 à 6% pour cette rentrée en deuxième et cinquième années.

L’Anepf a publié il y a quelques jours les conclusions de la quatrième édition de son enquête annuelle sur le coût de la rentrée pour les étudiants en deuxième et cinquième années de pharmacie. Celle-ci fait état d’une hausse de la dépense globale allant -respectivement- de 4 à 6% par rapport à la rentrée 2020.

Numan Bahroun, Président de l’Anepf, apporte ses précisions :

OCP.fr : Comment réagissez-vous à la hausse du coût de la rentrée pour les étudiants en pharmacie ?

Numan Bahroun : La hausse est une tendance que l’on connaît depuis plusieurs années déjà, mais elle a été accentuée par la crise sanitaire. Que cela soit lié directement ou non à la crise, beaucoup d’étudiants ont vu leurs dépenser augmenter avec, en plus, un job prévu et finalement annulé pour certains.

A cause du Covid, nombre d’étudiants ont dû investir dans des outils numériques pour suivre les cours à distance mais aussi dans du gel hydroalcoolique, dans des masques de protection…

Le bénéfice de cette crise, si l’on peut le dire ainsi, est d’avoir mis fortement en avant la détresse qui existe chez les étudiants sur le plan social et financier.

OCP.fr : Dans quelle situation se trouvent les étudiants en pharmacie en France ?

N.B. : Les étudiants en pharmacie ont joué un rôle moteur durant la crise, en étant mobilisés au maximum. On les a mis à contribution dans les centres de vaccination, en officines ou à l’hôpital, alors qu’ils sont restés pour certains dans une précarité majeure voire parfois extrême.

Il y a des étudiants en pharmacie, qui, alors qu’ils sont appelés à devenir des professionnels de santé, doivent renoncer à des soins à défaut d’avoir les moyens de se payer une consultation ou des médicaments !

 

“Etre capables d’accompagner le patient à chaque étape du médicament”

OCP.fr : En tant qu’association étudiante, sur quels postes pouvez-vous agir ?

N.B. : Des partenariats sont régulièrement mis en place pour que les étudiants trouvent un emploi et qu’ils puissent palier l’augmentation de leurs dépenses. 

Nous avons aussi, ces dernières heures, déployé la seconde vague de nos aides ponctuelles d’urgence à destination des étudiants, après celle initiée au mois de mai dernier -l’Anepf dispose d’un fonds de dotation qui lui permet de promouvoir des campagnes de santé publique ou d’aider directement les étudiants-.

Les étudiants qui souhaitent en bénéficier doivent remplir un dossier anonymisé, évalué par un comité d’attribution qui leur octroiera une aide allant de 100 à 300 euros, en fonction de leurs besoins. 

Nous invitons d’ailleurs le plus grand nombre possible de nos partenaires à nous aider en soutenant ce fonds de dotation car, et on le sent encore plus en cette rentrée, les étudiants ont un réel besoin d’aide sur le plan financier.

OCP.fr : Que proposez-vous pour améliorer les choses ?

N.B. : Sur la réforme du troisième cycle, à l’étude en ce moment, nous demandons une hausse de la rémunération des étudiants ou le changement de leur statut pour permettre cette hausse. 

Nous voulons qu’une réponse pérenne puisse être apportée à la question de la précarité des étudiants, ce qui pourrait passer par une réforme du système des bourses. Sur ce point, nous sommes alignés avec la Fage sur une linéarisation : il persiste aujourd’hui un effet de seuil qui fait qu’à une dizaine d’euros près, un étudiant peut se retrouver dans un échelon plutôt qu’un autre et ainsi perdre des centaines d’euros de bourse sur l’année.

OCP.fr : A-t-on une idée de l’impact de la crise sanitaire sur la motivation des étudiants en pharmacie ?

N.B. : Il y a deux types de profils. Certains ont subi un isolement social profond et se sont renfermés sur eux-mêmes. Nous avons ainsi vu des étudiants en état d’anxiété majeure, jusqu’à remettre en cause leurs études. Chez d’autres, au contraire, la mobilisation ou les stages ont confirmé des vocations à aller vers les secteurs où le pharmacien peut agir pour la population.

Les étudiants en pharmacie doivent en tout état de cause rester forts car la crise n’est pas finie. On ne doit pas relâcher nos efforts. Nous sommes le futur de la profession, nous nous devons donc de montrer un visage positif et de démontrer que nous sommes capables d’accompagner le patient à chaque étape du médicament.

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